dimanche 4 décembre 2011

Randonnée pédestre à Chateau, Haïti

Y-t-il des sentiers pédestres en Haïti?   C'est ce que la famille et nos amis, fans de ce sport, nous demandent souvent...  La question est comique pour quiconque connaît un peu  Haïti!   IL n'y a que ca des sentiers en Haïti!

Compte tenu du revenu moyen/pers. d'environ 3$ US,  les gens marchent, marchent beaucoup. Rares sont ceux qui possèdent une ''machine'' comme on dit ici.   D'autant plus à la campagne.   Les paysans marchent pour aller travailler la terre, pour aller vendre ou acheter les vivres au marché, pour conduire leurs bêtes aux pâturages.

Petites marchandes grimpant les mornes


Les écoliers et étudiants vêtus de leur bel uniforme marchent à l'école ... parfois très très loin pour y arriver.
Ils essaient tant bien que mal d'avoir la chance de monter un ''woulib''  (transport motorisé gratuit).

Et on marche et marche par tous les temps... Surtout au soleil qui se fait vite cuisant.

Haïti étant un pays très montagneux, on les voit grimper les mornes pour atteindre leur kay  (maison).

Alors, un jour, à l'aube,  Antonio, Jean-Pierre  décident  d'emprunter quelques-uns de ces sentiers pour se rendre à Chateau, petit hameau dans les mornes entre Port-Salut et Chantal.

Départ à l'aube


Jean-Yves, notre guide, connaît ces sentiers ''comme le fond de sa poche''.  

Jean-Yves rencontrant 2 petites marchandes











De là-haut de magnifiques paysages s'offrent à nous.

Petite ''kay'' avec toit de vétiver

Presque rendus à destination



Merveilleuse végétation tropicale de montagne permettant aux épiphytes de pousser aux branches.

Dernière belle rencontre avant de redescendre vers la plaine des Cayes




Aurevoir Chateau et merci à nos marcheurs Antonio, Jean-Pierre et Jean-Yves qui nous ont fait connaître ce beau coin de la campagne haïtienne.

samedi 3 décembre 2011

Rouler sur les routes d'Haïti

Quand on parle de vivre au quotidien en Haïti, l'on se doit de parler de la circulation sur les routes à travers le pays et sur les rues des villes...  Quel chaos!

D'abord parlons des routes nationales.   Les routes sont souvent très mauvaises, presque impraticables. Bon par exemple.... parlons de la route qui se rend des Cayes à Jérémie!   Nous l'avons empruntée il y a 2 ans et j'en ai parlé dans ce blogue.   Ce n'est pas une route!  c'est une piste!  Ca fait justement 2 ans qu'on a débuté sa réfection  mais, à ce jour,  les personnes rencontrées qui l'ont parcourue m'ont dit qu'elle était toujours en très mauvais état.  Je me suis promise de ne jamais retourner  à Jérémie à moins que  la route ait  été entièrement refaite.




Pour ce qui est de la route de Port-au-Prince aux Cayes et qui fait toute la côte Sud.... Chapeau! depuis quelques années, elle s'est vraiment transformée et c'est la route la plus agréable que nous avons parcouru en Haiti.

Mais même si la route est correcte, étant donné qu'il n'y a aucune lois, réglementations, la circulation est infernale, car les conducteurs ne suivent aucun code routier!

 Les tap-taps bondés de personnes qui roulent à des vitesses incroyables, des conducteurs ''matamorts'' qui dépassent dans des courbes et qui ont l'air de se moquer complètement de ce qui pourrait arriver car ils sont plus gros.


A l'entrée de Port-au-Prince

Des motos roulant avec des planches ou qui transportent parfois jusqu'à 2 adultes et 2 enfants;  trainant des matériaux de construction de tous genres: planches, fils de fer, ciment, etc...

L'on remarque ici et là des panneaux de limite de vitesse et quelques stops mais pas de police à l'horizon pour appliquer une quelconque réglementation!

Des camions en piteux état transportant n'importe quoi n'importe comment...
Pas drôle du tout de suivre ce camion!
Camion ayant perdu une roue sur la route P-A-P-Cayes


Parlant de piteux état.  Sur la route,  tout roule en Haìti!  Même si votre véhicule pompe l'huile à plein, vos roues sont tout croches,  vous n'ayez pas de pare-brise.... qu'à cela ne tienne!  Vous roulez!  Pas ''gen pwoblèm''!

Si vous vous aventurez sur les petites routes qui ne sont pas nationales....Attention!  Ca vous prend un 4x4, un bon chauffeur, des nerfs d'acier, une collation, et le plein de gaz au cas où...

la traversée de la rivière La Ravine (en période sèche)


La traversée de la Ravine

Dans les villes, la circulation est infernale!  Les conducteurs dépassent même s'il n'y a aucune voie pour dépasser  rendant ainsi toute circulation impossible d'un bord comme de l'autre!  Les voitures des ''V.I.P.''
qui se permettent à peu près tout lorsqu'ils veulent se rendre du point A au point B!



Des rues sans trottoirs donc des dizaines et dizaines de gens marchant de chaque coté; des rues  déjà encombrées par des vendeuses de tout acabits qui étalent leur marchandises d'un coté comme de l'autre.


Photo prise aux Cayes

rue de la ville des Cayes
He bien, quand j' arrive chez moi,  j'  apprécie encore plus la quiétude de la campagne!

Bonne route!  Surtout soyez prudents!

samedi 5 novembre 2011

Promenade vers Camp Perrin, Haiti

Régulièrement  nous explorons la région de Camp Perrin.   Quel magnifique paysage!  Parmi les collines et au pied de Macaya...  Toute la région est alimentée en eau par une belle canalisation réalisée en 1789 par l'ingénieur Davezac  de Castera et réhabilité dans les années 1950.  Région agricole,  on y trouve  des pépiniéristes, agriculteurs et horticulteurs ...un paradis pour les passionnés de la nature!


Route de Camp Perrin en réfection


Cette route, qui se rend jusqu'à Jérémie et qui autrefois était plutôt périlleuse, est en réfection ce qui nous permet d'atteindre Camp Perrin en 45 minutes lorsque l'on part de la ville des Cayes.

Route vers Camp Perrin

Au loin le Pic Macaya









De toute la plaine des Cayes, nous voyons ce merveilleux Pic Macaya.   Le gravir serait toute une aventure!   Malheureusement, l'industrie du tourisme  en Haïti ayant été presque complètement anéantie,  ce magnifique site n'est pas  exploité à sa juste valeur; il n'existe, semble-t-il,  aucune infrastructure pour accueillir les randonneurs qui voudraient relever le défi.  Ce ne sera donc pas des touristes qui le graviront mais des aventuriers-explorateurs!




Champs de bérigènes (aubergines) avec en arrière plan les collines de la région

Les portes de Camp Perrin 

Ce village doit son nom au général Perrin qui y avait installé son camp au XVIIIe siècle et dont la famille deviendra le principal propriétaire terrien de la zone.

Au cours de notre promenade, nous découvrons la source des canaux qui alimentent les terres aux environs de Camp Perrin.   Grâce à une prise sur le fleuve La Ravine Sud, les canaux permettent d'arroser la majeure partie de la plaine des Cayes.






Bon il est temps de retourner aux Cayes.  Chemin faisant, nous arrêtons acheter quelques ''piedbois'' chez un pépiniériste.


A quelques kilomètres des Cayes, voici l'aéroport Antoine Simon des Cayes qui dessert les vols entre Les Cayes et Port-au-Prince.

De retour aux Cayes, dans son brouhaha et chaos, nous nous ennuyons déjà de la jolie région de Camp Perrin!


jeudi 27 octobre 2011

À Port-au-Prince, l'immobilisme...

6 mois ont passé depuis mon départ d'Haïti.  SIX MOIS.  C'est court et c'est long à la fois.  Dans 3 mois, ça fera 2 ans que le terrible séisme qu'on appelle ici GOUDOUGOUDOU a sévi.  Six mois pour Haïti, c'est extrêmement court compte tenu du chaos dans lequel le pays vit ... depuis combien d'années déjà ?

À mon arrivée, je m'attendais à quelques petits signes d'améliorations à Port-au-Prince. RIEN. Je n'arrive pas à y croire.  Vivant dans le Sud d'Haïti, à 4h30 de route, je me suis dit que je n'avais pas bien regardé, pas bien vu.  Je veux y retourner bientôt pour parcourir plus de rues, plus de quartiers.

Car, quelle déception!

Déjà à l'aéroport, la même attente de 2 heures pour recevoir nos bagages, le même chaos;  les mêmes bâtiments craquelés, fissurés qui auraient dû d'hors et déjà être rebâtis ou du moins réparés.




Les mêmes parcs squattés par les abris de fortune des infortunés du tremblement de terre.   Comment se peut-il qu'on ait pas encore réussi a mettre sur pied un système efficace pour la cueillette des ordures ?
Et ces bouchons de circulation interminables.  Rien ne semble fonctionner.

Port-au-Prince est une ville impossible.  L'extrême indigence de sa population conjuguée à l'inaction de ses gouvernants depuis des dizaines d'années en fait un véritable enfer.

mardi 1 mars 2011

Groupe RARA, Haïti

Musique racine....   sons venus d'Afrique ....   instruments faits de tuyaux, de bambou, de bois...
Musiciens qui déambulent sur les petites routes de campagne d'Haïti ; parfois.... toute la nuit...

Vraiment fascinant!  C'est un cadeau que je vous offre aujourd'hui puisqu'ils sont venus faire la fête chez nous
dimanche....

jeudi 10 février 2011

Billet de vacanciers. ''Nos vacances en Haïti - Novembre 2010''


Arrivée à l'Hôtel Kinam de Pétionville


Lorsque nous avons pris la décision d’acheter nos billets pour notre semaine de vacances en Haïti,  un double sentiment nous envahissait; pour Chandler, la hâte et le désir de voir pour la première fois le pays d’origine de ses parents; pour Stéphanie, de découvrir de magnifiques sites touristiques qui ne demandent qu’à être visités. 


D'autres parts nous étions également très inquiets quant à la situation très difficile qui sévit présentement en  Haïti : les cicatrices du séisme du 12 janvier dernier, l’épidémie de choléra et comme si cela ne suffisait pas, l’ouragan Thomas qui devait justement balayer la région Sud-Ouest du pays où notre voyage était prévu. Tout ceci, c’est sans compter les risques d’agitations et des manifestations possibles résultant des élections présidentielles qui se tiendront à peine 4 jours suivant notre retour à Montréal. De quoi dire que c’était un pensez-y bien !

Malgré tous ces éléments négatifs qui auraient bien pu nous amener à annuler notre voyage en Haïti, nous avons pris la décision d’y aller malgré tout !

Il fallait maintenant, à notre tour, convaincre nos proches, amis et connaissances de la logique et du bien fondé de se lancer dans une pareille aventure, ce qui n’a pas été de tout repos!
 « Êtes-vous certains que c’est prudent ou est-ce un moment propice pour aller en vacances en Haïti ?»; « Ne serait-il pas mieux de reporter votre voyage à plus tard ?»; « Ne craignez-vous pas de tomber malade à cause de l’épidémie qui sévit?» 

Malgré tous ces avertissements, nous avons tout de même décidé de faire le saut et de  partir à la découverte des merveilles cachées d’Haïti.

Plus de 500 photos plus tard, nous constatons que Haïti nous a emballés et ne regrettons pas notre décision.


Voici, en quelques mots et en quelques images, les événements de notre voyage qui ont retenu notre attention.


Arrivée à Port-au-Prince

À  notre arrivée, nos parents  nous accueillent par une belle journée ensoleillée et une chaleur réconfortante de plus de 30 degrés ! 


Nous sommes frappés par les réalités de Port-au-Prince : aéroport délabré, voyageurs entassés et service désorganisé.  

En sillonnant les rues étroites de la ville, à bord de la  camionnette 4 X 4 d' Antonio , un regain d’énergie et de vitalité nous envahit à cause du fourmillement des gens et le bruit des klaxons des voitures et des mobylettes se faufilant dans la circulation dense de Port-au-Prince.






Durant notre parcours, nous observions la désolation : les cicatrices laissées par le séisme. Les maisons entièrement détruites, les gens vivant sous des tentes de fortunes  sur des aires publiques. Qu’est-t-il advenu des milliards promis pour la reconstruction ?
« This is Port-Prince Baby! » s’exclame  Antonio, le « natif natal » de ce pays.



Route Nationale # 2



Paysage à couper le souffle, vue imprenable des majestueuses montagnes et l’étendue des lacs et de la mer des Caraïbes longeant les côtes de plusieurs villes du sud du pays.  Voici le spectacle que nous offre la route nous menant sur le chemin de la ville des Cayes. 







Séjour chez les Boyard-Villeneuve:



Située à la campagne, dans la localité de Labeyi, le bâtiment faisait partie  d'un domaine sur lequel  il y avait une usine d'extraction d'huile essentielle de vétiver.  


Cette maison, qui était  abandonnée depuis environ 17 ans, a été transformée pour répondre aux exigences de   ses nouveaux propriétaires.   Entourée d’une végétation luxuriante, il  fait bon y vivre et y séjourner.



Quelle fut notre surprise d’apprendre que nous devions prendre nos douches à l’eau froide!   Malgré ce léger désagrément, nous avons su profiter des bienfaits revigorants, en début et en fin de journée dans des températures chaudes et humides. 







Marché public de Chantal et son abattoir


On trouve  dans les marchés ruraux  des produits frais provenant de la région.  Selon le temps de l'année: papayes, corossols, mangues, cachimans, avocats, café, pistaches (arachides), mazonbelles, oranges sûres et douces, citrons verts, enfin une foule de fruits et légumes produits  en Haïti.  La région produit également du riz. 



Chaque semaine artisans et marchands se réunissent pour vendre leurs vivres.  Fins négociateurs et charmeurs dans l’âme!






Plage de Port-Salut, Dan’s Creek et la villégiature d’Abaka Bay à l’île à Vache

Ce que nous avons apprécié :

  • L’authentique Rhum Sour du restaurant Le Reposoir (Merci Jan-Ubè!) à Port-Salut
  • La propreté des plages : sur les plages privées, les employés s’affairent quotidiennement à nettoyer la plage et aussi les débris laissés par l’ouragan Thomas.
  • Les vues paradisiaques des sites : 5 étoiles!
  • L’aménagement et l’architecture de la villégiature d’Abaka Bay et de l’hôtel Dan’s Creek : Haïti a rien à envier à  plusieurs autres destinations touristiques les plus connues!
  • La gastronomie : les langoustes, le riz national, lambi grillé, griots, acras, piklies, légumes….on en rêve encore….
Hôtel Dan's Creek, Port-Salut
plage à l'Hôtel Abaka Bay, Ile à vache

Route de Port-Salut
Plage de Abaka Bay, Ile à Vache
Petits cottages sur la plage d'Abaka Bay

sur la route de Port-Salut

Plage d'AbakaBay, Ile à vache


« La vérité n’est pas dans les médias, les médias ne sont pas la vérité »
(Citation tirée de la série « The Unit »)

Pour connaître la vérité, il faut visiter Haïti. Certes vous trouverez des scènes de désolation, parfois frustrantes.  Mais il faut voir au-delà de tout cela.  Également, Il faut sortir de Port-au-Prince pour comprendre ce qu’est Haïti. 

Croire que l’aide humanitaire est la seule réponse pour sortir le pays de son marasme est de faire fausse route.  Au contraire, nous devons amplifier notre soutien envers le pays par le tourisme.  Haïti a les atouts pour redevenir, aux yeux du monde entier, une destination de choix.  Elle regorge parmi les plus beaux attraits naturels.  Il suffit d’ajouter la volonté politique dans l’équation!

En attendant la venue d’un gouvernement éclairé et compétent, il ne faut pas s’empêcher de visiter le pays. Passer ses vacances en Haïti favorise la stimulation de l’économie locale (consommation des produits locaux, achat de souvenirs, création d’emplois, etc.)

En somme, ce fut une véritable tournée des Grands Ducs du Sud d'Haïti! Nos hôtes nous en ont  mis plein la vue. Il ne nous restera à voir que quelques autres facettes de la région (exemple : grottes, chutes d’eau, parc national) et à visiter les autres départements du pays.

Diane et Antonio, nous  nous prenons à l’avance : svp, demandez à Guerty de 'booker' notre chambre pour l’an prochain!

Un gros merci à nos GEO et chauffeur privé : Diane et Antonio!  



Stéphanie et Chandler