mardi 26 janvier 2010

De Leogane à Port-au-Prince la vie se débat






Dimanche 24 janvier, 5h du matin, 12 jours après le séisme, nous partons en voiture des Cayes pour nous rendre à Port-au-Prince. La route est déserte. Peu à peu, les habitants se réveillent et on les voit marcher le long de la route. Ils vont à la messe, ils échangent avec les voisins, ils vont chercher de l’eau. Déjà à 7h les marchandes ont sorti leur étal de petits riens à vendre. D’autres de fruits ou légumes.
Arrivés à Léogane, c'est l'horreur. Presque toutes les habitations se sont affaissées lors du séisme.
De Léogane à Port-au-Prince des milliers de personnes vivent dans des campements de fortune. Sans installations sanitaires. Sans eau...


Que cela ne tienne, la population s'organise. Les uns installent des panneaux de circulation avertissant du danger. Les autres s'affairent à fabriquer leur abris comme ils le peuvent le long de la route.





Des rêves brisés, des familles décimées, des vies transformées en cauchemar du jour au lendemain.



Coûte que coûte se construire un abris où l'on pourra dormir un peu et ranger nos quelques affaires.












































L'aide internationale s'organise......Jeeps blindés, hélicoptères; nous avons même croisé un char d'assaut sur notre route..... Mais la venue d'eau, de vivres, d'abris, de bulldozers tarde sérieusement...
Le manque de coordination, de communication, de leadership est criant.







Et puis lentement la vie reprend son cours ......








vendredi 22 janvier 2010

12 janvier 2010 - Sur la route des oubliés (Camp Perrin à Jérémie)


12 janvier 2010 jour du séisme en Haiti




De bon matin, nous partons pour Jérémie. La route Cayes-Jérémie nous avait été déconseillée fortement par certains, mais d'autres rapportaient qu'elle était praticable. De toutes façon, c'est l'unique route qui se rend a Jérémie.

Nous nous étions promis qu'aussitôt que nous ferions l'acquisition d'un véhicule en bon état (!),  nous emprunterions cette route pour connaître le coeur du sud d'Haïti, pour aller à la rencontre de ces magnifiques montagnes que l'on voit de chez nous, pour frôler le Pic Macaya.



                                                 
Lorsque nous avons entrepris cette route, que dis-je, cette piste qui n'est en fait qu'un fond de torrent travaillé par l'eau et le temps....... j'ai eu tellement HONTE ! Honte de savoir que tous ces paysans qui habitent le long de cette piste ont été oubliés là, laissés à eux-mêmes. De même les habitants de la côte, de Pestel à Abricots en passant par la ville de Jérémie (Ville des poètes).
PEYSAN SA YO, YO BLYE YO
CES PAYSANS, ON LES A OUBLIES
Pas de route, presque pas de moyens de transport, pas de services quels qu'ils soient, pas d'électricité, pas d'argent, pas beaucoup à manger non plus -- Ça ce voit.....

HAMEAU DANS LA MONTAGNE


                                                                    
LA CONDITION DE VIE DES PAYSANS OUBLIÉS....
                    
GAGUÈRE (ARÈNE POUR COMBATS DE COQS)
Oui, il y a quelque temps, le Canada a octroyé des fonds pour la réfection de la route. On a commencé dernièrement le travail ....aux extrémités sur une longueur d'environ 1 km à chaque bout.... Avec le tremblement de terre du 12 janvier 2010....qu'adviendra-t-il de ce chantier???


RÉFECTION DE LA ROUTE ENTRE CAMP PERRIN & JÉRÉMIE
Sur 70 kms, nous avons rencontrer une douzaine de véhicules (Tap tap, U.N., quelques privés).  Six heures pour faire environ 70 kms.... Les paysans parcourent cette piste à pied et vont aussi vite que les

 .




70 kms à retenir son soufle, à se demander de quel coté passer, à espérer que les pierres accrochées aux falaises ne dégringolent pas, à souhaiter que la route rocailleuse n'arrachera pas le dessous de la camionette.

Ki koté w ap pasé?
Ici et là les torrents dévalent la montagne inondant la route
À coté de ça, quel magnifique paysage que ce massif de la Hotte. Sa végétation composée de fougères arborescentes, de feuillus, d'arbrisseaux auquels plantes grimpantes et épiphytes
(orchidées notamment) s'accrochent et composent une riche palette de verts.






Fougères arborescentes

NOTRE ARRIVÉE À JÉRÉMIE
Nous étions arrivés à Jérémie depuis environ une heure lorsque le ''goudougoudou'' (tremblement de terre)
s'est produit.....     Dans nos petites chambres du deuxième étage, tout s'est mis à trembler.... Mais  nous  ne savions pas à quel point .......









jeudi 21 janvier 2010

Vacances en Haïti



Je suis québecoise, j'habite le Luxembourg. Je suis venue en Haiti rendre visite à ma soeur et à son compagnon qui se sont installés à la campagne pas très loin de LES CAYES, entre rizières, bananeraies et montagnes. Pas très loin non plus des plages de Port Salut ou de l'Ile à Vache. J'y suis restée 5 semaines.
"Haiti chéri... pi bon peyi pasé w nan poin li"....
(Chanson créole haitienne)
Je comprends que les Haitiens qui ont du s'expatrier ont toujours, enfouis au plus profond d'eux-mêmes, l'envie de revenir chez eux ou tout au moins le désir d'aider les Haitiens restés sur place.
Ce pays est aussi étonnant qu'attachant! On ne peut rester indifférent devant la vie difficile et rudimentaire de la plupart des autochtones, - devant la saleté et le délabrement des villes, - devant toutes ces églises de tous bords qui foisonnent partout et qui elles, sont toujours pimpantes, contrastant avec les cases et cahutes en tôle ondulée qui sont aux alentours. En arrivant dans un village de cases de pêcheurs en bord de mer,au cours d'une promenade jusqu'à Tiburon on apercoit de loin l'église, imposante et orgueilleuse et le poste de Police, belle bâtisse en dur, peinte de frais, avec un gros 4X4 devant la porte.

On ne peut pas rester indifférent non plus devant la luxuriance du paysage: la mer qui miroite sous le soleil et revêt toutes les nuances de turquoise, de bleu azur et de bleu profond, - les plages de sable blanc sur lesquelles il n'y a personne, - les forêts tropicales qui regorgent de fruits, - les risières qui semblent être couvertes de petits diamants en surface et qui brillent au soleil, - les animaux de ferme qui sont attachés en laisse et disséminés un peu partout dans le paysage, - des fleurs et des fruits qu'on ne connait pas, - des oiseaux et des papillons qui ravissent les yeux, - les tombeaux de famille qui sont placés à côté des cases et qui sont peints de toutes les couleurs de l'arc en ciel, entretenus mieux que les habitations, - le sourire des Haitiens, leur propreté et la grande beauté des jeunes gens et jeunes filles - les lessives faites dans tous les cours d'eau et qui sèchent ensuite étalées sur les haies, les toits, les tombeaux, etc.

Les tap tap de toutes grandeurs, toujours pleins à craquer de marchandises et d'hommes, de femmes et de bébés et dont les chauffeurs ne semblent avoir aucune idée de ce qu'est le code de la route!
Pour moi, ce qui remporte la palme de l'étonnement ce sont les marchés! Il en pousse partout, sur les routes ou des places prévues à cet effet.
Les marchandes ont souvent 5 tomates rachitiques et 4 poireaux fanés à vendre, mais elles sont là prêtes à grapiller le moindre centime. La plupart du temps, elles sont accroupies avec leur marchandise étalée sur le sol devant elles, tassées les unes contre les autres. Ca se passe dans la poussière ou dans la boue... selon le temps. La foule est dense. Tout le monde crie, compte, marchande... c'est étourdissant. Les hommes, eux, se contentent de vendre les cabris ou les coqs vivants.

Il faut avoir vu une fois dans sa vie comment on vend un morceau de boeuf sur le marché de Chantal!!! C'est dans ce marché que je me suis sentie vraiment étrangère et blanche! Ca remet les pendules à l'heure...
Même les choses quotidiennes les plus banales prennent des proportions qu'on ne peut imaginer.
Par exemple, pour avoir des légumes beaux et frais, on doit aller à l'Ecole Vétérinaire dirigée par l'Eglise Adventiste - à quelques kms de Les Cayes.

On va avec un vendeur dans le potager et on choisit les légumes que l'on veut et qui seront ensuite pesés et payés sous une pergola dans le jardin de l'Ecole.
Il parait que cette école forme de très bons vétérinaires, mais comme la plupart des Haitiens ne peuvent pas se payer leurs services, ces jeunes vétérinaires doivent aller travailler aux US ou au Canada pour gagner leur vie! Et ceci est vrai non seulement pour les vétérinaires, mais aussi pour les médecins, pharmaciens... enfin tous ceux qui font des études. Donc, on forme les jeunes en Haiti et c'est l'Amérique du Nord qui en profite. En contre partie, l'Amérique du Nord envoie des ONG avec des bénévoles qui vont remplacer tous ces Haitiens qui ont du s'en aller!
Labeyi: havre de paix et de générosité. La vie s'y déroule tranquillement, avec plein de problèmes à régler tous les jours: trouver de l'huile pour le tracteur, aller chercher du pain chez le boulanger qui en fait deux fois par semaine, prévoir ce qu'on va manger à l'avance car il n'y a pas de supermarché dans la région, aller chez les Soeurs (école et culture) pour acheter le poulet, chez le voisin pour acheter du lait, etc

Appeler un jeune voisin pour grimper au cocotier pour aller chercher les noix de coco, faire couper un régime de banane, préparer du jus de corosol ou de papaye, etc. Cultiver les champs, acheter semis, riz... embaucher les paysans, tout organiser...
Mais le plus impressionnant, c'est de voir vivre Diane et Antonio totalement dévoués à leur cause. Le voisinage n'a pas d'eau potable depuis 2 mois et demi.. car la voirie fait des travaux et a coupé l'eau. Les gens des alentours viennent se servir dans leur puits. Quand ces gens ont besoin de quoi que ce soit, ils viennent voir Antonio...
Je croyais que les routes étaient mauvaises d'une facon générale et que la piste pour arriver à l'Abeyi était très mauvaise.... Je ne connaissais pas la piste qui va de Camp Perrin à Jérémie. Cette piste n'est même pas assez bonne pour faire passer les mulets. Elle est comme le lit d'un ravin avec des pierres énormes, des trous, de profondes crevasses dans lesquelles coule l'eau de pluie qui tombe dru dans les montagnes, elle grimpe à flanc de mornes étroite et instable avec des précipices d'un côté et des éboulements de l'autre. A certains endroits on a l'impression de monter ou descendre un énorme escalier de pierres. On ne sait où poser ses pneus, la moindre erreur et on casse le 4X4. On risque de s'enliser dans de vastes trous de boue, on patine, on tombe dans des trous d'eau. On passe rivières et torrents tumultueux à gué, le courant est fort... c'est très impressionnant! On serre les fesses pendant 6 hrs et on ne fait que 60 kms! Cette piste est un cauchemar!

Cependant, comme tout ce que l'on voit en Haiti, il y a le côté magnifique. Haiti c'est l'enfer et le paradis en même temps!
Les paysages quand on se trouve en haut des montagnes sont à couper le souffle: mornes de toutes les hauteurs, mer au loin, rivières dans la plaine...
fougères arborescentes, orangers, eucalyptus, orchidées qui s'accrochent à tous les troncs d'arbres morts... toutes ces couleurs et ces parfums.... c'est inoubliable.
Les villages de montagnes que nous traversons sont différents de ceux qui sont dans les plaines... très typiques.
En arrivant à l'hotel de Jérémie, nous montons au premier dans nos chambres et la terre se met à trembler.. Il y a eu plusieurs tremblements de terre pendant la nuit. Nous avons peu dormi.
Le lendemain, nous partons quand même à la découverte de Bonbon et Les Abricots. Deux petits villages de pêcheurs, jolis, typiques dans lesquels on doit trouver des pièces d'artisanat.. On trouve surtout une route exécrable, encore une rivière à traverser à gué et un morne qu'on doit grimper à pied pour arriver dans une maison qui renferme de belles pièces d'artisanat... résultat: nous achetons nos souvenirs a l'hotel.
Nous attendons encore un jour pour repartir sur la piste cauchemardesque, car il a plu dans la montagne.
Après, il me faudrait raconter les conséquences du séisme... je m'arrête ici.
Je reviendrai bientôt en Haiti. J'ai été conquise par ce pays.

lundi 11 janvier 2010

Merveilleux séjour à ABAKA BAY, Ile à Vache, Haïti


Quiconque fait le voyage en Haiti et pousse l'aventure jusqu'à visiter Les Cayes et Port-Salut se doit de faire la traversée par bâteau à l'Ile à Vache et pourquoi pas se gâter en séjournant au Resort Abaka Bay.

Pour nous y rendre, nous avons communiqué avec le Resort Abaka Bay afin qu'ils nous prennent au quai de la ville des Cayes.   C'est donc vers 9h30 le matin que le yacht de l'hôtel nous prend pour faire la traversée qui dure environ 20 minutes et qui se fait en toute sécurité. Que ce soit pour la journée seulement ou un séjour d'une nuitée ou plus, le voyage vaut vraiment le détour!


La traversée

Arrivée à l'Hôtel Abaka Bay, Ile à Vache

Découverte de la super plage....Wow!




Je suis toujours étonnée de pouvoir profiter de cette magnifique plage en toute tranquillité  avec mes parents et amis sans avoir à me préoccuper de réserver ma chaise ......









Wow! Qu'on est bien en vacances!
Petit bungalow sur la plage



Le site de l'hôtel est situé dans cette jolie petite baie



Profitez de votre séjour à Abaka Bay pour faire une randonnée pédestre sur cette magnifique île.  Ce ne sont pas les sentiers qui manquent puisqu'il n'y a pas de voitures sur l'île...!   Là haut sur les collines, il y a de magnifiques points de vue.



Rendez-vous jusqu'au petit village de Kay-Kok.  Les habitants sont accueillant et toujours prêts à vous aider.
Des jeunes gens vous offriront de vous guider à travers tous les méandres des sentiers.  C'est une belle opportunité, pour eux, de travailler et, pour vous, de faire de belles rencontres et découvertes.

Bon séjour à l'Ile à vache!







Excursion au large de l'Ile a Vache, Haïti


Un matin, nous acceptons l'invitation de faire une excursion en bateau au large de l'Ile a vache Quelle merveilleuse aventure! Nous découvrons plusieurs petites iles. Certaines sont occuppées par des pêcheurs qui y ont installé de petites 'Kay' rudimentaires. D'autres ne sont en fait que de magnifiques banc de sable.



C'est sur l'un de ces bancs de sable, appellé l'Ile des amoureux, que nous accostons pour nous baigner, prendre le soleil et faire connaissance.





Surprenante cette minuscule île envahie par des baigneurs ....non?






mardi 5 janvier 2010

Ile à vache, Haïti: 4 800 ha, sans voiture, sans route --LA PAIX







Située à quelques km au large des Cayes, cette ile est un ancien repaire de pirates dont le plus célèbre fut sans contredit Sir Henry Morgan.

Aujourd'hui, cette ile, sans voiture, sans route, sans électricité, offre la possibilité de faire de magnifiques excursions à pied ou en bâteau; sur ses mornes ou ses plages de sable fin.





î

De bon matin, nous avons quitté l'hôtel pour découvrir cette magnifique ile. La lune brillait dans le ciel et le soleil n'était toujours pas levé.





Les deux chiens de l'hotel étaient bien contents de trouver des compagnons pour faire un peu
d'exercice à cet heure. Qu'il est agréable de marcher tot le matin sur cette plage déserte.
Après la plage, nous nous attaquons au premier 'morne'. De la haut, nous apercevons les étangs salés de l'ile. Il n'y a pas d'eau douce sur cette ile. On recueille l'eau de pluie ou on transporte
l'eau douce par bateau .......












Arrivés a la premiere petite maison, c'est l'heure de 'piler' le café en fine poudre avec un pilon.


Et puis, nous découvrons l'autre versant , l'autre coté de l'île.


Voici notre jeune guide qui fait un excellent travail. Les chiens sont contents de leur ballade
et ne nous lâchent pas d'un poil.


Nous arrivons à Kakok, unique petit village de l'île. Voici la bibliothèque et l'école du coin.







Chemin faisant nous rencontrons une ribambelle de coquettes petites maisons.

Longer la plage, gravir les mornes, prendre quelques photos, visiter le petit village de Kakok,
tout ca en 2 h environ. Une excursion bien agréable....