mardi 19 novembre 2013

Petit séjour à Port-au-Prince

J'adore la campagne haïtienne mais il me vient de temps à autres l'envie irrésistible de faire un peu de tourisme en Haïti.

Mon conjoint et moi avons donc décidé d'aller passer quelques jours à Port-au-Prince.

J'avais entendu parler et lu de la publicité concernant le Musée MUPANAH (Musée du Panthéon National Haïtien) et j'avais hâte de le visiter.   En fait, j'avais un peu honte de n'y être jamais allée...
Vu que l'endroit est l' une des visites qu'Air Transat recommande aux clients de leur forfait Montreal-PaP, je ne comprenais pas comment se faisait-il que je n'y sois pas allée...

Le lendemain de notre arrivée à Port-au-Prince, destination no. 1:  le musée.

Musée Mupanah, Port-au-Prince

Vu sur le toit du Musée MUPANAH



Bassin joliment décoré de mosaïques sur le toit du Musée




Aussitôt entrés, nous avons été saisis par la beauté du site:  tant par l'architecture, la décoration, le
travail des artisans et le contenu historique.


Contents de notre visite, nous nous dirigeons vers Croix-des-Bouquets, petite ville située à environ 30
minutes de l'aéroport, pour visiter 'le village des artisans'.


J'avais lu sur le sujet que des artisans --principalement des artisans qui travaillent le fer-- s'étaient installés là pour y travailler et offrir leurs œuvres à la clientèle.  Malgré le fait que les indications pour ce rendre à ce village des artisans sont plus que déficientes, avec beaucoup de détermination, nous avons donc trouvé l'endroit et avons été accueillis avec beaucoup de gentillesse par les
marchands et artistes.




Galerie d'oeuvres en fer taillé - Croix-des-Bouquets, Haïti




Après avoir un peu, beaucoup marchandé... Nous repartons contents de notre après-midi avec 2 jolies pièces dont nous sommes bien fiers...


En remontant vers Pétionville pour nous rendre à l'Hôtel Kinam, nous sommes pris dans un bouchon qui n'en finit plus ... 2 heures!   J'en profite pour admirer les étals sur le bord de la route.












Vraiment... Il y a de forts jolis objets!

Presque arrivés à l'hôtel, je suis étonnée de constater la différence entre certains quartiers qui se côtoient...



Enfin arrivés et contents d'une journée bien remplie!

lundi 18 novembre 2013

Retour en Haïti après 6 mois d'absence

Partir de Montréal et retourner en Haïti après six mois d'absence, c'est me réhabituer à vivre dans un pays sous-développé...

Arrivée à la mi-octobre, c'est la saison des pluies;  il pleut des cordes pendant des heures surtout la nuit mais parfois le jour aussi.  Cette année, nous nous comptons chanceux, car il n'y a pas eu de tornades ni de tempêtes tropicales.  En fait, je  vous conseille de venir en Haïti qu'à partir de décembre;  jusqu'à la fin mars, côté climat, je r é p è t e:  CÔTÉ CLIMAT, c'est presque le paradis!
Journées chaudes et ensolleillées, nuits fraîches descendant jusqu'à 18 C.

Pour moi Haïti, c'est vivre à la campagne, au milieu d'une nature luxuriante mais aussi avec les pannes d'électricité ou arrêts du service pour quelques heures ou quelques jours par la compagnie d'électricité d'état.  C 'est donc, du point de vue énergétique, essayer d'être autonome, car le système du pays est très déficient.


Nos moutons dans leur pâturage




Un jardin bien différent de celui du Québec....




C'est vivre sans possibilités de faire ses courses hebdomadaires ou quotidiennes au supermarché,
sans accès à un boucher ou une boucherie.   En fait, sans aucun magasin ni boutique vraiment organisés à moins de se taper 200 km et d'aller à Port-au-Prince.  En même temps, il est bon de constater que l on peut passer des semaines et des mois sans mettre les pieds dans un centre d'achats...

Alors, pour ce qui est de la viande, il arrive que l'on fasse appel à quelqu'un pour abattre un agneau et le débiter...  Parce que NON! On ne trouve pas de boucherie ici.




Oubliez les machines à laver automatiques, oubliez à peu près tous les appareils qui consomment
beaucoup d'électricité.  Ici nous n avons pas le choix:   nous comptons le nombre de watts consommés et quand on y réfléchit.... C'est très bien comme ça... Ça change des pays développés ou l'on dépense les énergies sans compter... Quand je vois le mode de vie de beaucoup d Haïtiens qui ne bénéficient d'aucun courant électrique pour leur faciliter l'existence ou rendre leur quotidien plus agréable, je me trouve bien chanceuse de vivre dans ce pays tout en étant très confortable...

Vivre à la campagne en Haïti, c'est une merveilleuse expérience humaine et de surcroît qui me donne la possibilité de développer mes aptitudes en horticulture et créer un environnement magnifique dans un pays qui le mérite bien.

Jamais je n'aurais accepté de vivre en Haïti en milieu urbain.






dimanche 17 février 2013

Se faire offrir un enfant ou jusqu'où mène le désespoir.




Ce message n'est  pas simple; le sujet difficile.     Je suis bouleversée par l'expérience vécue hier après-midi et l'idée m'est venue de partager avec vous mon désarroi.

Pas que ce n'est pas  la première fois que l'on m'offre un bébé ou un enfant en Haïti...   

Lors d'un de mes premiers séjours en Haìti, j'avais rencontré une mère qui, un jour, m'avait dit qu'elle avait 6 enfants et le suivant 7.   Je ne comprenais pas et lui avais demandé: était-ce 7 ou 6
enfants qu'elle avait.   La mère, fièrement, alla chercher  quelques photos pour me montrer son enfant qu'elle avait donné en adoption et qui vivait en France.   L'expérience m'avait sonnée.    Je ne comprenais pas comment une mère pouvait donner son enfant; en être fière et trouver ça normal...

La seconde fois que j'ai été confrontée à ce symptôme d'une très grande détresse humaine c'est    lorsqu'une mère est venue à la maison avec son bambin de 3-4 ans pour nous dire qu'elle était seule pour prendre soin de lui, qu'elle devait aller à Port-au-Prince pour travailler et qu'il n'y aurait donc personne pour s'occuper de son enfant.   Elle avait donc pris la décision de l'abandonner dans un orphelinat.    Avant d'y aller, elle avait penser en venant nous trouver que peut-être, par chance,  nous pourrions l'aider en le prenant chez nous...

Hier, nous étions dans une localité ou nous allons régulièrement.  Cet  endroit est éloigné des villes et les gens qui y habitent vivent dans de petites maisons où ils ne sont probablement pas même à l'abris de la pluie.  Lorsque nous y allons, c'est toujours avec beaucoup de joie que nous revoyons la ribambelle d'enfants qui, aussitôt qu'ils nous voient accourent nous accueillir.  Ils ne nous lâchent pas.  Ils posent mille et une questions, touchent à nos cheveux, essaient de déterminer la couleur de notre peau....'' Oh lui c'est un grimau, elle, elle a la peau rouge''.....    Depuis quelques années, nous avons donc créer des liens avec ces enfants et leurs mères.   

Ces enfants  sont tous adorables, spontanés, épanouis et vivent au milieu de 6-7 petites maisonnettes habitées par leur parenté.   Ils jouent avec leurs soeurs, frères et cousins.   

Derrière cette cascade de rire d'enfants et cet environnement bucolique existe toutefois une grande misère, un grand désespoir.   À tous les jours peiner à nourrir leur famille, ne pas savoir ce que demain leur réserve,  ne pas pouvoir envoyer leurs enfants à l'école parce qu'on a pas l'argent pour leur acheter des souliers ou même les cahiers ...

Ces Haïtiens vivent dans une extrême pauvreté.  Ils ont perdu espoir que leur sort et celui de leurs enfants s'améliorent.    Souvent seules et sans aide aucune, certaines mères en viennent à croire que la seule façon d'assurer un avenir à leur enfant c'est de le donner à quelqu'un ...un blanc...
quelqu'un qui habite ailleurs qu'en Haïti.